J'ai retrouvé l'origine de la datation que j'ai donné : la BNF. Le carnet y est présent sous la cote "Français 19093" et daté d'environ 1230.
On trouve également sur le web un passage d'un livre consacré à l'histoire de l'art écrit par un chercheur Anglais (
http://www.villardman.net/diction.html). Il y est dit que les dessins datent d'avant 1240. L'auteur donne une datation approximative allant de 1220 à 1240.
Sinon, il y a cette note intéressante à la BNF. Note accompagnant l'image que j'ai posté plus haut. Le contenu de cette note me laisse perplexe. Mais ne connaissant strictement rien aux milices communales... Je la laisse à votre sagacité !
La légende, très postérieure au dessin, et qu'on doit rapprocher de celle, également apocryphe de la première page, désigne ce personnage en ces termes :
"De Honecort, cil qui fut en Hongrie."
"De Honnecourt, celui qui est allé en Hongrie."
L'équipement, trop léger pour un guerrier, pourrait convenir à un voyageur. Il peut faire penser à celui des membres de ces milices bourgeoises qui, à l'époque où vivait Villard de Honnecourt, prirent part, avec l'armée du roi de France, Philippe Auguste, à la bataille de Bouvines, en 1214. Peut-être y eut-il, parmi les milices urbaines, venu de la petite ville de Honnecourt qui dépendait depuis peu du roi de France, un détachement de ces gens du commun qui sont pour les chevaliers, écrit Georges Duby, "moins dignes de soins que ne sont les bons chevaux", et dont on parle peu dans les chroniques.
Pour Hahnloser l'escargot sur cette page, serait une allusion à une anecdote de l'époque.
Le compagnon du Devoir de Liberté, Renaud Beffeyte, interrogé par Roland Bechmann, pense que le personnage représente un "chevalier du travail" en voyage. Ce qu'on a pris pour une lance trop mince serait en réalité une canne de compagnon et le geste de la main portée à la tête avec la position des doigts est un signe de reconnaissance de compagnon.
Concernant la question que tu poses Isarn... Je sais que vous avez une politique rigoureuse qui est "dans le doute abstient toi !". C'est une règle qui ne peut aller que dans le sens de la qualité.
Dans le cas ici présent, sachant que le fauchon est attesté pour Bouvines et que nous avons au moins une représentation datant de 15/20 ans après la date. L'incertitude me semble acceptable.
Ensuite, en terme de sécurité... Sans garde, les coups reçus sur la lame peuvent glisser et descendre sur les doigts. Aïe !
Si le fauchon est accepté, je pense que j'ai porterais un, quitte à ne pas l'utiliser en combat. Pour respecter l'une des rares descrïptions de Montmorency durant la bataille (Anonyme de Béthune) :
Mahius de Montmorenci tenoit un faussart en sa main et seoit sor un grant cheval. Qui lors le veist com il corroit par mi cel estor, et com il s'en aloit bruiant et com il portoit chevaliers a terre et metoit lot gent à mal, por nient ramenteust nul meillor chevalier.