[Oriabel]

J'ai vu des photos de Laure à Hastings et j'ai donc deux questions pratiques au sujet de la lance :
- quelle est sa longueur et son poids ?
- quand elle est tenue en position verticale, prend-elle appui quelque part ? sur le pied ? dans un dispositif spécifique ?

Merci

[Laurent]

Je peux y répondre étant donné que j'ai préparé les lances.

Les lances a la base fesait 2m50, mais on les a raccourcie (la mienne a 2m) pour plus d'aisance à cheval et pour pouvoir faire un mouvement de rotation pour prendre la lance de facon à pouvoir la lancer.

Je m'explique :

Au Xieme la technique de la lance couché n'etait pas encore de rigueur. Elle etait certainement lancé ou utilisé en estoc. Voir extrait de la broderie plus bas.

Tenue verticalement je posais la lance sur le pied ou calé entre le pied et l'étrier, mais l'ideal est de faire un petit godet que l'on fixe sur l'etrier parce que la lance a tendance a glisser, surtout au trot.

Par contre tenir la lance d'une main et diriger le cheval de l'autre demande de l'entrainement. J'y suis parvenu difficilement.

Je pense que la taille de la lance depend de la morphologie du cavalier.

[Gaelle]

Voici les quelques renseignements queje possède sur le dispositif porte-lance (en l'occurence pour el porte-bannière):

J'ai laissé la page entière parce que les écrits d'Harmand, notamment sur la place de l'anneau de position le long de la branche INTERNE de l'étrier...

Autrement, la conduite à une main est un apprentissage à part entière. Surtout de la main gauche (je parle pour les droitiers). Quand nous nous entraînons, j'ordonne à mes cavaliers de prendre les deux rênes dans la main gauche, et tout doit se faire ainsi. C'est pour ça que les équitations Doma et camargaise sont intéressantes. Beaucoup plus à mon sens que la technique western qui se base sur un cheval avec le nez à ras du sol et des rênes longues, ce qui est à l'opposé de la technique médiévale XIIIè (dixit Jordanus Rufus). Pour les cavaliers en cours d'apprentissage, parlez-en à votre prof, il peut vous faire des cours spécifiques sur la conduite à une main efficace.

[Yvan de Tergate]

Et pour ceux qui en ont l'opportunité dans leur club, la pratique du "horse-ball" peut être intéressante pour nos besoins. Dans ce sport, on est dans des conditions proches d'une mêlée, des cavaliers "hostiles" tout autour, des changements d'allure fréquents et brusques, la direction d'un cheval à une main, voir sans les mains. Tout cela en restant dans le cadre d'une équitation encore assez traditionnelle.

Si on peut, pratiquer en plus des exercices typiques de nos besoins est encore mieux, mais cela n'est pas toujours facile ou même possible.

Sinon Gaelle, tu parles de diriger le cheval d'une main, mais avec une épée dans une main et le bouclier dans l'autre, il ne reste plus assez de mains pour diriger... Si ?
(Note, je n'ai jamais eu la chance d'essayer...)

[Gaelle]

Si, parce que c'est la main du bouclier qui tient les rênes (ça sert à ça les énarmes...). Ou alors les rênes dans les dents!

[Amaury]

Ha ha, ne savais tu pas que les vrais chevaliers de l'époque avaient quatre bras (et par défaut autant de mains...). Et je te tiens mon écu, ma lance, mes rênes et mon épée, yaaahhhh... !

En fait, plus sérieusement ça va pas trop mal le bouclier sur le bras et les rènes en main gauche jusqu'au moment de (au choix): il faut tourner, il y a des gens qui t'attaquent à pied, il y a des gens qui t'attaquent à cheval, ton camail te tombe sur les yeux, ta lance te gêne, ton bouclier te gêne, ton cheval te gêne, ton entraîneur (ou ta femme) te demande une serpentine en faisant tomber des pavois en plus ou encore, ben, des gens t'attaquent...

Ah j'oubliais, si des gens t'attaquent, t'es mal! Mais on peut tout de même s'entraîner hein.

[Bouchard]

Je crains que ce type de montage soit un peu tardif vu le matos mis en oeuvre sur le dessin.

[Gaelle]

Oui, bien sûr, hormis l'étrier du haut.
L'intérêt du porte-bannière sur la branche interne tient à la façon de monter: jambes tendues vers l'avant, les pieds s'écartent du flanc du cheval. C'est plus simple de tenir la lance au plus près du corps du cheval.
Concernant le porte-bannière contre le quartier, j'avais un dessin d'époque montrant un truc du genre pour le XIII fin de siècle. Seulement je ne remets plus la main de ssus, évidemment! En fait, plus qu'un dispositif, on voit surtout le talon de la lance disparaître derrière le quartier ou ce qui en fait office. En en combinant cette observation et pratique régulière, j'en suis venue tout naturellement à me dire que ce serait drôlement plus simple d'avoir la lance posée plus haut que sur l'étrier quand elle n'est pas de joute.

[Oriabel]

Donc on pourrait envisager une sangle supplémentaire attachée à la selle sous le quartier et se terminant par une sorte de tube en cuir ? par contre, faut viser pour remettre la lance en place.

[Laurent]

Le systeme qu'a mis au point Julien est beaucoup plus simple.
Un petit godet de cuir (en forme de cone) independant que l'on fixe avec un lacet de cuir a l'étrier. De cette facon il est facil de mettre la lance dans le godet.

[Oriabel]

OUi, effectivement, le dispositif est plus simple à réaliser et à utiliser. Je vais essayer

[Gaelle]

C'est celui que nous utilisons actuellement aussi.

[Jehan2]

Pour préciser il s'agit en fait de feutre pour le mien, mais le cuir c'est mieux, ça ne se distant pas... Qu'est ce qu'il est observateur ce Laurant !!!!